
Un homme, une chaise à bascule
Acheter en magasin ? Hors de question : pourquoi fabriquer ses meubles rend heureux
Depuis des années, Michael Möllmann rêve d'une « Rocking Chair » comme celle de John F. Kennedy, ancien président des États-Unis. Il décide de réaliser son rêve, avec l'aide de l'ébéniste Karsten Schillings. Le professionnel et l'amateur coopèrent pour donner naissance au projet. Les assistants irremplaçables pour ce projet ambitieux : les fraiseuses DOMINO DF 500 et DF 700 de Festool.
« Si j'y vais, il vient avec moi », a répondu John F. Kennedy lorsqu'il lui fut demandé s'il emporterait sa chaise à bascule à la Maison Blanche s'il gagnait les élections présidentielles. Le reste appartient au passé. Kennedy aurait posséder une douzaine de ce type de chaises. De nombreuses photos prouvent l'amour que portait le président des États-Unis à sa chaise à bascule, qu'il a emmené non seulement à la Maison Blanche, mais également dans le Air Force One. En 2013, l'une des chaises de Kennedy a été vendue aux enchères pour 87 000 dollars américains. Sa chaise préférée est donc encore aujourd'hui très prisée. Michael Möllmann ne fait pas exception : il a toujours voulu s'asseoir sur une chaise de Kennedy. Mais construire sa chaise soit même est trop complexe, et l'acheter était hors de question. La chaise à bascule du président est donc restée un rêve pendant de longues années. Jusqu'à ce que son épouse lui offre un jour un bon pour un workshop chez un ébéniste professionnel.
« Fabriquer une chaise est déjà un défi en soi, mais une chaise à bascule est encore plus difficile ».
Karsten Schillings - ébéniste
Tête pensante et artisan
« J'étais au départ un peu perplexe ; je ne voyais pas comment construire un meuble d'une telle complexité, et ce avec un amateur sans expérience », se souvient Karsten Schillings, ébéniste. « Fabriquer une chaise est ici déjà un défi en soi, mais une chaise à bascule est encore plus difficile ». Mais cet ébéniste confirmé reste serein. Il a l'habitude des participants aux workshops, qu'il appelle gentiment les têtes pensantes. Dans son ébénisterie à Münster, il offre régulièrement à des amateurs un aperçu du travail exigeant et professionnel d'un menuisier.

Géometrie et ergonomie parfaites
Karsten Schillings s'atèle immédiatement à la préparation de l'« opération chaise à bascule », qui débute par une construction sur la base de croquis manuels et d'un dessin par CAO. Vient ensuite la construction d'un modèle d'essai en lattes et panneaux de contreplaqué afin de trouver la géométrie optimale de la chaise à bascule. Les chaises de Kennedy se distinguaient elles aussi par une ergonomie d'exception, des accoudoirs larges et une bonne aération. Plusieurs essais ont suivi afin d'adapter les différentes proportions. La construction de la véritable chaise peut alors commencer. Le choix du bois joue un rôle primordial : « J'ai opté pour le bois de frêne. Il est dur mais tout de même souple. Il était d'ailleurs utilisé autrefois pour les ressorts et les rayons des calèches », explique Karsten Schillings et ajoute avec un sourire satisfait : « Nous avons eu la chance d'acquérir chez un négociant une planche de frêne de 65 millimètres d'épaisseur avec cernes perpendiculaires. Le bois de la planche était parfaitement duraminisé, on parle également de frêne olivier. Il avait ainsi une jolie veinure et une belle couleur rouge ».

Une chaise à bascule pour la vie
« J'ai opté pour une solution très rectiligne et ai attribué aux fraiseuses DOMINO un rôle central », dit Karsten Schillings. « Les deux fraiseuse sont idéales pour fraiser avec précision les nombreuses rainures d'assemblage pour les chevilles. Cela est très important, car les liaisons doivent être stables même sans vissage. Avec la DF 500, presque toutes les liaisons ont été réalisées avec des chevilles plus ou moins épaisses. Pour l'assemblage particulièrement sollicité entre la chaise et le patin, la DF 700 a été utilisée avec des chevilles épaisses de 14 millimètres ». En plus des fraiseuses DOMINO, l'affleureuse OFK 500 Q-Plus R3 a également été utilisée pour arrondir les éléments des patins et des accoudoirs, ainsi que la visseuse sans fil TXS compacte. Selon Karsten Schillings, « Le kit idéal pour ce projet » : « Cette combinaison nous a permis d'obtenir le meilleur résultat possible. Car il ne s'agit pas seulement de fabriquer une chaise, mais surtout de la garder le plus longtemps possible ».

Fait sur mesure
Une fois toutes les galeries fraisées, Schilling et Möllmann assemblent les éléments de la chaise à bascule – montants, patins et accoudoirs, avec les chevilles DOMINO. Tout est ensuite bien collé. Il faut alors patienter pour que la colle sèche parfaitement. La surface est enfin poncée avec la ponceuse excentrique ETS 125 puis huilée afin de mettre en valeur la veinure du frêne. Après 50 heures de travail : la chaise à bascule selon le modèle de Kennedy est terminée. Et le premier essai le confirme : la chaise semble avoir été faite sur mesure... Rien d'étonnant, finalement. JFK aurait certainement aimé s'asseoir une fois dans la « Rocking Chair » fabriquée par Michael Möllmann.




















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